Vivre avec ses fantômes
Nos sociétés entretiennent un rapport ambigu et paradoxal au passé et à la nostalgie : à la fois chassés par l’esprit capitaliste comme des concepts mortifères, mais en même temps moteurs de la création artistique. La figure du fantôme, associée au déni de deuil et aux croyances ésotériques balayées par la science moderne, permettait à de nombreuses sociétés de catalyser ces forces, et de penser collectivement leurs deuils, de conserver une place pour les morts dans le tissu des relations sociales. Et si la disparition des fantômes, plutôt que du triomphe des sciences et des techniques, était aussi le symptôme de notre difficulté contemporaine à établir des relations avec les absents et les morts ?
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Va Nu Pieds #7