Brève histoire des Radios Libres !
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entretien avec Jacques Soncin, co-auteur avec Jean Bénetière de Au coeur des radios libres paru chez l’Harmattan en 1989, ancien journaliste à Radio Galère, ancien président de la Confédération nationale des radios libres (Cnrl), actuel président de Fréquence Paris Plurielle
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panorama des radios libres, des pirates des débuts aux « radios locales privées », notamment dans leurs rapports avec l’Etat : brouillage, création d’autorités de tutelle, conditions d’autorisation…
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émission diffusée vendredi 21 septembre 2007 de 17h à 18h sur 106.3 fm / rfpp.net, disponible ensuite en ligne
également diffusée sur Canal Sud (92.2 MHz à Toulouse), Timbre FM (92.2 MHz à Augan), Radio Zinzine Aix (88.1 MHz à Aix-en-Provence) et Radio Grésivaudan (plusieurs fréquences en Isère)
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« Question insidieuse :
Pourquoi ne pas réserver l’usage exclusif de cette invention admirable, l’imprimerie, à la confection et à la publication du Journal Officiel ?
Qui ferait cette proposition en séance plénière de la Chambre des Députés, outre qu’il récolterait un certain nombre de voix (au moins celles de MM. Tixier-Vignancour et Teitgen, êtres épris de liberté) serait assuré de bénéficier d’un précédent assez remarquable. Car il existe en France un organisme qui s’est approprié avec une absence de vergogne parfaitement délicieuse le monopole d’une invention dont l’importance est, au XXe siècle, plus grande encore que celle de l’imprimerie. Cet organisme, la Radiodiffusion Française, est une branche annexe de ce corps vague appelé État qui revêt les apparences d’un fromage de gruyère géant dont on distribue les trous au public, et la matière aux rats censés représenter ledit public au sein du fromage en question.
Bien plus encore que les émetteurs libres, c’est-à-dire assujettis par les annonceurs, la radio française est au service d’un intérêt particulier, celui de l’État, que nous avons défini plus haut. Il y a bien longtemps que ce groupe de gens qui se nomment État ont cessé d’être au service du citoyen pour se préoccuper exclusivement de leurs propres intérêts. Cette bande de chichnoufs qui paralysent un moyen de diffusion aussi puissant que la radio nous épargnent peut-être la proclamation sur les ondes, à longueur de journée, des bienfaits de la purge Dumanoir. Mais ils nous cachent soigneusement le fait que, dans l’état présent de la technique, des tas d’émetteurs privés pourraient subsister, au moins en MF, sans grands frais et sans publicité, en laissant à chacun la faculté de s’exprimer.
Qu’un État monopolise la presse, hors de nos frontières, on crie (non sans raison) à la dictature. Et on le vilipende. Mais que notre État (qui n’en est plus à une saisie près) monopolise ce moyen incomparable, plus puissant encore que la presse, et nul ne proteste (la presse encore moins que tout autre, qui sait trop bien à quelle concurrence elle aurait alors à s’attaquer). La mainmise de l’État sur la radio est une filouterie du même ordre que celle, jadis, du roi sur le sel. Marconi, Branly n’ont pas travaillé pour ça. »
Boris Vian, « Hommage à la radio », En avant la zizique… et par ici les gros sous, La Jeune Parque, 1966
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